Ce que la communication animale intuitive nous enseigne sur nos relations humaines
Et si nos animaux nous apprenaient à grandir ?
Vous le savez, la communication animale intuitive est au cœur de ma vie. Ce n’est pas seulement un outil pour entendre ce que nos compagnons veulent nous dire, ni une simple compétence énergétique ou télépathique. Ce sont avant toute chose, un fabuleux miroir réfléchissant. Un miroir de nos blessures, de nos espoirs, de nos attachements. Une passerelle vers une meilleure connaissance de soi.
Je suis intimement convaincue – et je le constate chaque jour dans mes consultations comme dans mes formations – que les animaux sont des maîtres silencieux sur notre chemin d’évolution. Qu’ils soient présents à nos côtés… ou qu’ils nous aient quittés.
L’autre jour, en écoutant une thérapeute parler du rôle des parents dans notre développement, quelque chose a profondément résonné en moi. Elle disait ceci à ses patients : “Vos parents ont terminé leur rôle de parent. Il est temps d’arrêter de leur reprocher ce qu’ils ne font plus. Leur fonction s’est arrêtée au moment où vous êtes devenus adultes, responsables, autonomes.”
Et ça m’a frappée, comme une évidence. Car dans la communication animale, nous observons un phénomène analogue : beaucoup de personnes vivent une forme de dépendance affective avec leurs animaux. Une attente, parfois inconsciente, que l’animal continue de “faire le job” : nous consoler, nous aimer sans condition, nous comprendre sans un mot… nous “éduquer”, en somme. Et s’il était temps, nous aussi, de changer de posture ?
La fin d’un rôle… et le début d’un autre
Dans nos familles humaines, il est courant de garder des blessures d’enfance vives comme des braises. Ce père trop dur, cette mère trop distante, ce manque d’écoute ou d’amour… On attend encore, à 45 ans, qu’ils changent, qu’ils nous voient enfin. Mais on ne voit pas qu’en restant dans cette posture d’attente, on se place toujours en enfant. Et qu’en réalité, cela nous empêche de grandir.
Transposé à la relation animale, ce schéma peut devenir tout aussi limitant. Nombreux sont ceux qui cherchent dans l’animal une compensation émotionnelle, une sécurité, un amour inconditionnel qui comble les manques. Et il est vrai que les animaux donnent cela. Généreusement. Jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus.
Et quand ils partent… la douleur est immense. D’autant plus si nous avons mis sur leurs épaules (ou plutôt leurs cous poilus) le poids de nous aimer à notre place.
Mais et si… leur plus grand enseignement était justement là ? Dans ce moment où ils s’effacent, ils s’éloignent, ou bien ils nous confrontent par leur comportement à quelque chose qui nous dépasse ?
Et si c’était leur façon de nous dire : “Tu peux maintenant te tenir debout seul.e. Tu n’as plus besoin de moi pour te rappeler ta valeur.”
Changer de posture, libérer la relation
La proposition de cette thérapeute était radicale, mais libératrice : “Passez dans une relation d’adulte à adulte avec vos parents.” Arrêtez d’attendre qu’ils fassent ou soient quelque chose d’autre. Prenez la responsabilité de ce que vous ressentez. Ce que vous attendiez d’eux, donnez-le-vous. Ou allez le chercher ailleurs.
Je crois que nous pouvons faire de même avec nos animaux.
Envisageons-les non plus comme des “petits êtres à sauver” ou des “anges réparateurs”, mais comme des consciences libres qui cheminent avec nous. Parfois, ils choisissent même des incarnations difficiles pour nous faire travailler sur des zones d’ombre que nous refusions de voir. Cela peut passer par une maladie, un comportement incompréhensible, une séparation brutale… Et bien sûr, ce n’est pas pour nous faire du mal. C’est une forme d’enseignement. De transmission vibratoire.
Mais cette transmission ne fonctionne que si nous sommes prêts à changer de position : sortir de l’attente, du besoin, de la demande implicite.
Devenir co-créateurs de la relation.
Choisir la liberté plutôt que l’attachement
Quand on cesse d’attendre d’un parent qu’il devienne autre, on se donne la permission d’exister sans lui plaire. D’avoir des désirs, des valeurs, des besoins différents. Et souvent, paradoxalement, c’est là que la relation se pacifie.
Il en est de même avec les animaux : quand on sort de l’attachement-fusion, on découvre une autre forme d’amour. Plus libre. Plus respectueux. On commence à les écouter non plus pour nous, mais pour eux. Non plus pour qu’ils remplissent un vide, mais pour honorer ce qu’ils sont. Pleinement.
Et c’est dans cette posture adulte que notre communication intuitive devient claire, juste, fine. Parce que nous avons cessé d’interpréter leurs messages à travers le filtre de nos besoins émotionnels.
Alors la relation évolue. On ne “possède” plus un animal. On chemine avec lui. Jusqu’à ce qu’il parte. Jusqu’à ce qu’un autre arrive. Comme dans nos amitiés humaines, certaines relations durent toute une vie. D’autres ne sont que des passages. Et ce n’est ni triste ni injuste. C’est la vie.
Une invitation à vous interroger
Je vous propose, aujourd’hui, un petit exercice introspectif. Rien de compliqué, mais peut-être un peu remuant :
- Quel rôle inconscient attribuez-vous à votre animal ?
- Attendez-vous encore quelque chose de lui qu’il ne peut plus vous donner ?
- Et si, aujourd’hui, vous passiez dans une relation “d’adulte à adulte” avec lui ?
- Que deviendrait votre lien, si vous le regardiez comme un égal sur le chemin ?
Prenez un moment pour écrire. Pour ressentir. Et peut-être que, dans le silence, un petit museau viendra déposer une réponse dans votre cœur.
Chers toutes et tous, nos animaux ne sont pas là pour nous combler. Ils sont là pour nous éveiller. Et parfois, pour cela, ils doivent partir. Ou changer. Ou nous confronter.
Mais si nous acceptons d’entrer dans cette relation consciente, adulte, libre… alors la magie opère. Non plus comme une dépendance affective, mais comme une alchimie de deux âmes qui se reconnaissent et s’élèvent mutuellement.
Bien à vous …
Fabienne Maillefer
PS : Si ce texte vous parle, alors sachez que les deux formations MDA & ORS que je propose à l’Ecole de la Conscience ne sont surtout pas que des techniques de communication intuitive, mais bien de vrais outils de compréhension de soi.
Je suis “psy” peut-être… mais surtout âme en chemin parmi d’autres âmes, heureuse d’éclairer là où le cœur vacille et où l’animal nous montre la voie.